Les likes vont-ils vraiment disparaître des réseaux sociaux ?

Et si les likes disparaissaient ? Que se passerait-il si plus personne n’avait la possibilité de voir combien de gens ont « liké » mon post sur Facebook ou ma photo sur Instagram ? Aurais-je toujours la même motivation à poster sur ces réseaux ?

Image par Pete Linforth de Pixabay

Nous n’en sommes pas encore là. Le like est toujours bien présent. Mais certaines expériences nous amènent à nous poser la question, notamment celle récemment annoncé par Adam Mosseri, le CEO d’Instagram.

C’est le site Wired.com qui le raconte : après avoir mené un test grandeur nature pour cacher le nombre de likes sur les posts de certains comptes Instagram en Australie, au Brésil, au Canada, en Irlande, en Italie, au Japon et en Nouvelle Zélande, Instagram s’apprête aujourd’hui à mener la même expérience aux Etats-unis.

Quel est le problème du like et pourquoi le masquer ?

De l’engagement tool au vanity metric.

Au départ l’idée du Like repose sur une bonne intention. Il s’agit de permettre aux amis, aux contacts, aux followers d’un individu, de manifester leur engagement, leur support, leur appréciation en émettant un signal positif.

Le like s’impose ainsi rapidement, d’abord sur Facebook, puis sur la plupart des réseaux sociaux, comme un outil de solidarité bienveillante.

Certains demandent alors qu’en complément soit ajouté un bouton « dislike », « Je n’aime pas ». Mais les réseaux sociaux étant basés sur le concept d’amis, de suiveurs, de cordialité et non d’antagonisme, ni de confrontation, l’idée est abandonnée. On préfère alors sur Facebook proposer de nouveaux emojis pour exprimer différentes émotions, mais en essayant de toujours rester dans le positif (et même si je suis triste ou rouge de colère, c’est avec toi, pas contre toi).

Mais très vite le like prend aussi une autre signification, celle de la popularité, du succès d’ego : plus je collecte de likes, plus je suis populaire. Plus les gens m’aiment, plus ils me « likent ». On parle alors de vanity metrics, ou mesure de la vanité, mesure de l’ego.

Le like n’est plus seulement un outil de mesure, mais une véritable fin en soi.

A l’inverse, l’absence de likes inquiète, elle fait paniquer ou tomber dans la dépression. Je ne poste plus pour partager, mais pour me faire « liker ». Et si ça ne marche pas, ce n’est pas le post qui est en cause, mais celui qui a posté.

C’est donc pour éviter cette situation qu’Instagram propose aujourd’hui de s’attaquer à cette dérive, dans le cadre de ce test, en « coupant la poire en deux » : celui qui poste sur Instagram aura toujours la possibilité de voir combien de personnes « likent » sa photo, mais les autres utilisateurs ne le sauront pas. Ainsi la popularité sera moins mise en avant, mais l’échec moins retentissant.

Le like est-il lié à l’engagement sur les réseaux sociaux ?

Instagram n’est pas la première plateforme à s’attaquer à ce sujet. Facebook, YouTube et Twitter ont tous mené des opérations similaires.

Dans le cas de Facebook, il ne s’agit pas d’une opération live, mais simplement d’un test en interne.

La situation du plus grand réseau social au monde est en effet différente : Progressivement Facebook est utilisé pour annoncer les événements marquants de la vie (mariage, anniversaire, nouveau boulot, etc.) mais pas pour les discussions ou chats du quotidien. Pour cela, les internautes préfèrent les plateformes comme Instagram ou SnapChat.
Le problème, c’est que ces grands moments à partager peuvent être rares, et le nombre plus ou moins important de likes qu’ils génèrent peut amener les gens à comparer leur vie à celle de leurs amis (il a plus de likes que moi, sa vie est plus cool !).

Alléger la pression des likes pourrait encourager à poster plus souvent.

Certains spécialistes pensent même qu’il faudrait aller encore plus loin et qu’un Internet sans like serait beaucoup plus sain, plus appaisé.

Mais de nombreux utilisateurs s’y opposent.

Les utilisateurs des réseaux sociaux sont attachés aux preuves d’engagement que sont le like, le partage ou le retweet.

Image par ar130405 de Pixabay

Beaucoup sont ceux qui ont réagi à l’initiative d’Instagram en menaçant de purement et simplement quitter la plateforme. Parmi les principales raisons, celle qui revient le plus souvent est celle de la possibilité d’échange, qui est la raison d’être des réseaux sociaux. Leur argument pourrait se résumer ainsi : si je ne peux plus « liker », à quoi bon « scroller » ?

Un autre argument réfractaire porte sur la possibilité de valider la légitimité d’un compte par le nombre de likes de ses publications. Si un compte affiche des milliers de followers ou d’amis mais que chaque post n’est « liké » que par 2 ou 3 personnes, c’est qu’il y a un problème. En masquant le nombre de like, on empêche ce genre d’analyse.

Et enfin, l’argument ultime, c’est bien sûr celui de ceux qui aiment les likes qu’ils reçoivent, qui n’utilisent les réseaux sociaux que pour cela et qui iront voir ailleurs si on les prive de leur dose quotidienne.

Alors la fin des likes ? Sans doute pas pour tout de suite. Et l’Internet ayant horreur du vide, on trouvera sûrement très rapidement une alternative pour signifier une appréciation ou un encouragement !

Et pour ce qui est d’Instagram en France, pour l’instant c’est toujours le règne du like.

Affaire à suivre…

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Passionné par le webmarketing depuis 1998, j'ai successivement été en charge de la Communication et du Marketing Digital de Lyonnaise-des-Eaux, Steria et Bonitasoft avant de cofonder et présider Limber

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